Forbes classait en février 2012 les 20 start-ups africaines les meilleures selon ses critères. L’info ne fait plus tellement la une même si elle ne date que de quelques semaines. Quand on connait la solidité de la structure, on peut penser que ses informations sont pertinentes. Elles révèlent cependant certains points d’inquiétude sur lesquels il faudrait peut-être méditer.
Rien de bien méchant, ni de quoi véritablement s’alarmer. Mais quand même, il y’a des choses qui sautent aux yeux en lisant cette liste des 20 start-ups africaines et je souhaiterais partager celles qui me semblent un minimum digne d’attention.

Absence de l’Afrique francophone dans le classement des 20 start-ups africaines de Forbes
Primo, l’Afrique Francophone n’est presque pas représenté dans ce classement des 20 start-ups africaines. Le Cameroun qui est listé parmi les pays ayant une de ces start-ups est bien atypique et surtout, la seule entreprise issu de ce pays est en réalité une entreprise issue de la partie anglophone du pays.
Cette toute petite remarque est bien curieuse. Est ce que les experts de Forbes ont du mal avec la langue de Molière ou alors plus profondément, il y a un véritablement manque de dynamisme et de compétitivité dans les entreprises issues de l’Afrique Francophone.
Voilà de quoi revisiter nos modèles théoriques, nos paradigmes managériaux et s’interroger d’abord sur leur efficacité et ensuite sur leur lisibilité au niveau international.
C’est beau d’aimer le Français et la culture française comme certains passionnés (et j’en fais partie) savent le faire. Mais il faut plus de réalisme pour espérer des changements positifs dans la dynamique entrepreneuriale. Il faut qu’elle trouve des repères capables de lui donner plus de souffle.
20 start-ups africaines de Forbes : Absence des secteurs de communication et sur-presence des innovations
Secundo, les pays particulièrement avancés en matière de communication sont absents. L’absence du Sénégal ou du Maroc par exemple dans ce classement surprend. Quand on sait que pour le seul service d’assistance clientèle, ces deux pays ont largement progressé et présentent des avancées extrêmement notables.
De même dans le domaine de la technologie web, Tunisie, Maroc, Sénégal peuvent prétendre à mieux…Mais là aussi, le classement montre que ces pays n’ont pas produit quelque chose d’assez exceptionnel pour intégrer une dimension aussi prestigieuse que le classement Forbes.
Tertio : Le fait que les innovations soient aussi polarisés est inquiétant. La plupart des 20 start-up africaines mentionnés dans le classement Forbes ne sont connus et utilisés que dans leur propre pays ou dans juste quelques autres pays. Pratiquement aucune d’elle n’a une véritable dimension même sous-régionale. Il faudra espérer que le temps vienne changer la donne.
Mais cet état de fait est aussi symptomatique de ce que entrepreneuriat en Afrique s’appuie peu sur l’envolée africaine. comme si les Africains avaient des difficultés à supporter leur propre propulsion internationale au moins au niveau sous-régional. Dans le secteur des grandes entreprises, il y a des fortes exceptions comme MTN dans la téléphonie mobile ou surtout, les acteurs du secteur bancaire (Ecobank, Bank of Africa, UBA).
Il faut quand même cela devienne une réalité à grande échelle dans le secteur des entreprises moyennes et dans celui des start-ups. C’est une consommation locale qui se propage à des échelles géographiques de proximité qui a fait de Facebook ce qu’il est devenu.
En attendant, visitez ici les 20 start-ups africaines classées par Forbes. Vous serez étonnés de découvrir qu’il s’agit simplement de projets que vous avez déjà vous-mêmes…mais que ces promoteurs ont simplement su gérer avec professionnalisme, rigueur, parfois avec moins de moyens que vous.
MXIT
MOTRIBE
HUUMBA
SEMBUSE