Lorsqu’on aborde un chef de PME en Afrique, son besoin a en général une seule finalité : la rentabilité. Les autres valeurs sont des luxes pour la plupart des chefs de petites ou de moyennes entreprises africaines. J’ai rarement vu (en réalité jamais!) un chef de PME préoccupé par l’ISO 9001 à cause de ce qu’elle implique pour l’organisation. Généralement, s’il se lance dans une démarche de norme, ce sera pour revendiquer dans une perspective de rentabilité sa certification. C’est moins ce qu’implique la norme pour son entreprise qui est important que ce qu’il peut en tirer…que la rentabilité de cette norme.
De l’autre côté, ce que j’ai noté c’est qu’une intervention de fond arrive très vite à relativiser cette finalité. Dans bien des cas, je me suis souvent rendu compte que les responsables des PME étaient eux-mêmes les principaux problèmes de cette rentabilité tant et si bien que sur le terme, une intervention devenait bien souvent vite gênante parce que pour exploiter à fond le potentiel de l’organisation, elle devait interroger et sonder le responsable lui-même dans les recoins qu’il aurait aimé garder caché.
Pourtant, il me semble bien que les problèmes, les vrais, sont l’enjeu de toute intervention en organisations.
Si, après une intervention, il est possible de réaliser que les problèmes premiers n’en étaient pas…
Si, en se penchant les questions qui sont derrière les problèmes premiers, on peut découvrir de nouveaux problèmes plus adaptés aux descriptions des réalités faites par le chef d’entreprise….
Si ces nouveaux problèmes appellent eux-mêmes un regard attentif sur ce que finalement tout le monde veut cacher….
Si ce qu’on voulait cacher était la porte de tout un autre univers…
Si cet univers était celui dans lequel il fallait entrer pour comprendre les divers composants de l’organisation….
Si cette compréhension pouvait permettre de mieux réenvisager les interventions….
et si ces interventions réorganisées pouvait effectivement déboucher sur la rentabilité et l’efficacité….
Alors, ça vaudrait la peine de parcourir tous ces ”SI”et des les oser dans la perspective la plus phénoménologique possible.