Un lecteur m’a fait remarquer avec beaucoup de pertinence que les peurs qui fondent la non association étaient le reflet de ce qu’on n’a pas suffisamment mûri son projet. Parce qu’en toute chose il y a un risque. Je suis complètement d’accord. Mais il est important de réaliser que les peurs sont justifiées. Parce qu’elles reposent sur un système de connaissance…et donc de non connaissance aussi.
Les peurs reposent sur :
- Des expériences d’échecs passés vécus ou non
Un système de connaissance (conscient ou inconscient) et de perception de dangers liés à l’association
Ce qui anime ces deux fondements…c’est l’ignorance. Non pas dans le sens péjoratif du mot, mais dans le sens d’absence d’informations pratiques et stratégiques.
Les expériences d’échecs (vécus ou rapportés) ne sont pas intégrées simplement comme des faits. Des faits qu’il faut interroger pour comprendre. Ainsi quand par exemple un jeune promoteur aura son projet et qu’il exprimera à un ainé son désir de trouver des associés, il pourrait avoir ce genre de réponses : « Attention, il faut se méfier des amis. J’avais lancé ma boite avec des gars. Mais ils se sont mis ensemble et m’ont mis de côté sur mon propre projet. ». Ceci est un fait…Qu’est ce qui s’est réellement passé, le promoteur n’aura pas la réponse et nourrira ses peurs d’un fait dont les significations peuvent être multiples. Il est ignorant du fond de l’affaire…il n’a que la surface, les conséquences, les apparences…Et ce sont elles qui vont mettre un frein à sa démarche.
Pareillement, une personne qui imagine lancer son blog et qui sait que quelqu’un d’autre est déjà sur cette thématique ou sur ce sujet dira : « Je le connais…il n’est pas coopératif…on ne partage pas le même point de vue…il aime se faire voir ». Des à priori qui vont signer le destin solitaire de son projet. Ce n’est pas forcément qu’il est de mauvaise volonté ou qu’il n’a pas mûri son projet…c’est qu’il a un ensemble d’informations et de connaissances qui constituent un voile à la démarche d’associations.
Je sais que sur ce dernier sujet, une belle illustration, ce sont les portails web qui ont foisonné dans certains pays. Le cas camerounais est très parlant. Dans les projets sur lesquels j’ai pu avoir l’information, les promoteurs se disaient disposés à s’associer à d’autres personnes, à travailler avec d’autres personnes. Mais ceux qui avaient des projets similaires se sont vite senti à l’étroit auprès des promoteurs de ces portails pour les questions de contrôle que nous avons évoquées plus haut. En fait, les promoteurs ne voulaient pas vraiment des associés, mais des employés…Leur système de perception et de connaissance ne leur permettait pas de comprendre que les ressources qui voulaient s’impliquer avec eux dans ces projets n’étaient pas là pour jouer de la figuration et donc, ils n’ont pas pu trouver de terrain d’entente. Conséquence, une bonne partie des portails qu’on a connus dans la moitié des années 2005 sont inactifs et quand ils sont là, ils ont cessé d’être actualisés. Parce que ce qui devait arriver quand on fait chemin solo est arrivé : la fin prématurée.
Attaquer l’ignorance en rapport avec les expériences d’échecs passés et les systèmes de connaissance sur les mécanismes d’association, c’est ouvrir la voie à un moyen efficace de bloquer les peurs, de les dépasser et donc, de s’associer d’une manière qui stabilise le projet et les associés.
Comment cela est possible, ce sera l’objet de notre prochaine analyse.
2 commentaires
je pense qu’il ya plus que la peur qui empeche de s’associer.
ca ne veut pas dire que ton argument de peur n’a pas de poids d’ailleurs je suis impatient de lire tes futures consignes et conseils vis à vis de ce sujet.
je disais donc qu’au delà de la peur il ya aussi le fait que c’est pas aussi facile de trouver les gens pour s’impliquer dans un projet. déja que ca dépend du type de projet.
dans un milieu des gens de la classe moyenne en africaine , les projets qui interessent les uns sont d’un ordre different .
chez le bas peuple c’est difficile de venir trouver les gens pour monter un projet d’entreprise. par contre monter une association ou faire la tontine sont les types de projets qui ont du succès.
chez les personnes éduquées ou instruites chacun veut d’abord etre patron
ou bien degager son intérêt dans tout ca bien sûre le type de projet determine la quantité d’implication personelle.
parfois vous commencez un projet ensuite la motivation decroit.
c’est pour cela que ton article sur la vision la me semble interessant.
la j’ai un peu parler en désordre mais si tu pouvais me donner ton avis sur mes differents points la ce serait cool.
ps: pourrait-on avoir l’adresse url de ces anciens portails web camerounais . j’aimerais y faire un tour .
Je reviendrais sur ton commentaire.
En attendant, voici quelques articles complémentaires pour comprendre l’ensemble de l’idée sur cette problématique :
https://psychorganisons.com/2012/04/22/pourquoi-sassocier-pose-t-il-des-difficultes-en-afrique/
https://psychorganisons.com/2012/04/22/la-lisibilite-du-controle-comme-entrave-a-lassociation-des-partenaires/
https://psychorganisons.com/2012/04/22/la-visibilite-comme-probleme-dans-lassociation-de-parties-pour-un-projet/
https://psychorganisons.com/2012/04/22/le-controle-des-gains-au-coeur-de-la-disssociation-dans-les-projets-daffaires/
A bientôt