Facebook-business made in Faso

e-commerce

Les tentatives de systématiser des pratiques de commerce en ligne sont très nombreuses en Afrique francophone. Très peu cependant ont réussi à avoir sur le moyen terme un franc succès. Des projets géants aux idées moins lumineuses, ceux qui croyaient transformer leur pays par le e-business ont vite déchanté. Pourtant au Burkina Faso, une forme de commerce en ligne marche très bien et se développe de plus en plus, loin des flashes médiatiques.

Quand vous demandez à Patrice, l’un des membres actifs de ce business comment il a fait pour entrer dans le e-commerce…il n’en revient pas…en fait, dans son esprit, il n’a jamais vraiment pensé à du e-commerce. Il avait des produits à vendre, il a trouvé un créneau et il a commencé à l’exploiter avec des gens que ça intéressait également. Point barre. Mais le fait est que son créneau est bel et bien en ligne.

Il ne s’agit pas d’un gros site web comme l’ont tenté plusieurs avant lui. Au Burkina Faso d’ailleurs, le plus récent gros projet de e-commerce a été plus une idée structurée d’une entreprise qui a mis des moyens qu’une simple tentative de quelques débutants. Même si le projet est encore vivant aujourd’hui, il souffre de toutes les pertes d’espoir de projets de e-commerce classique. Je parle bien sûr du projet Afromania qui avait des tentacules au Sénégal également.

Ces problèmes-là, sans les connaitre, les nouveaux acteurs du e-commerce au Burkina Faso les rayent : prix prohibitifs, contrainte des moyens de paiement ou de livraison, procédure souvent pas très claire, implications juridiques, tout cela n’a pas grand sens ici.

De quoi donc est-il question ?

En fait, rien de très compliqué : Facebook.

Les jeunes Burkinabés ont instinctivement compris qu’ils pouvaient profiter du réseau mondial pour se créer un marché local. Il n’est pas question de vendre à la planète entière (une des énormes faiblesses de plusieurs projets de e-commerce qui ne se privaient pas d’illusions).  Juste des personnes susceptibles d’être intéressés…C’est donc en priorité des groupes Facebook. On en dénombre aujourd’hui plusieurs dizaines (j’en ai compté déjà une vingtaine qui fonctionnement effectivement). Mais aussi des pages Facebook très souvent bien animée. Il suffit donc soit de liker la page, soit d’être membre du groupe pour avoir l’info…le reste se joue sur la base de la confiance et la confiance est bien au centre de ce business.

Contrairement à ce qui est un frein dans d’autres pays, les membres de ces groupes n’y viennent pas pour spolier les autres. Ils viennent juste pour vendre ou acheter. Les groupes sont eux-mêmes constitués sur la base de ce que les gens ont un intérêt et sont plus ou moins recommandés…Le reste est surveillé par les administrateurs qui sont particulièrement attentifs aux feedbacks. Conséquence, l’affaire marche.

Les produits qui tiennent le pavé haut dans ce business en ligne d’une autre forme, ce sont surtout les biens importés. En tête de liste, l’informatique et l’électronique. Mais on trouve aussi l’automobile, le vestimentaire et l’immobilier. J’ai même noté quelques produits d’élevage…

Ce que j’apprécie beaucoup dans ces espaces, c’est vraiment leur convivialité. Les créateurs de groupe ne les créent pas pour eux seuls ou pour eux d’abord…Ils créent des espaces dont ils savent qu’ils ne seront pas les seuls rois…ça leur profite à eux…mais ça profite aussi à tous…il n’y a donc pas d’attitudes de défiance ou de méfiance parce qu’on veut jouir seul d’un groupe qu’on a créé. J’aime aussi la facilité de contact…presque tous les vendeurs ici sont sérieux…leurs numéros de téléphones sont laissés en ligne et on peut aisément faire un feedback en cas de transaction mal effectuée.

Pour ceux qui pensent vraiment business en ligne en Afrique, voici une piste qui peut avoir beaucoup à enseigner. Allez, bonne découverte.

https://www.facebook.com/groups/445575682218242/

https://www.facebook.com/groups/bonplansaffaires/

https://www.facebook.com/groups/172832119554571/

https://www.facebook.com/groups/ouagabiz/

https://www.facebook.com/groups/fasoblackmarket/

https://www.facebook.com/groups/ouagaavenue/

https://www.facebook.com/groups/247016768753988/

https://www.facebook.com/groups/144940985700363/

https://www.facebook.com/groups/163802103695303/

https://www.facebook.com/groups/burkinabonsplans/

https://www.facebook.com/groups/OUAGABIZNES/

https://www.facebook.com/groups/563559630374774/

https://www.facebook.com/groups/TOUTENKEN/

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Paul Armand

Paul Armand

Comments

6 commentaires

    • Il y’a dans cette approche des préalables qui sont importants :
      -une démarche rationnelle
      -une démarche relationnelle
      -une éthique effective dans les transactions qui crédibilise tout le créneau
      – une démarche collaborative qui ouvre le créneau à plusieurs acteurs à la fois
      – un minimum de bonne foi
      un seul farceur non maitrisé et toute la crédibilité du processus est en jeu. Mais là aussi, la veille est active et aide à garantir le sérieux de ce business qui à mon avis va avoir de beaux jours devant lui.

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  • J’ai pas envie de parler de l’échec des Facebook boutiques qui à traînés dans leurs chutes le F commerce (F étant mis pour facebook) d’il y a deux un peux plus de deux ans. Ces jeunes tente par là de faire renaître le F commerce qui était déjà mort mais ont t-il prit la peine de vérifier le pourquoi de cet échec? je doute fort quand en effet en mon sens les groupe ne sont pas adéquat pour le commerce du moins pas pour le commerce électronique, de plus que gagne les initiateurs des projets? par quelle mécanisme tire t-ils leur commissions? comment se font les transaction en cas d’entente entre un vendeur et un acheteur? Non c’est pas du e commerce mais du commerce informel! Au cameroun je connais Wanda shop un exemple de succès dans le commerce dit en ligne!

    Répondre
    • Merci Armel pour cette réaction qui ne manque pas de pertinence…
      Disons que c’est du Facebook-commerce…Et sa force est justement dans le fait qu’il est à la base informel et fondé sur une volonté d’explorer un créneau via le net.
      Va t-il échouer ? En tout cas pas tout de suite. Au contraire, au Burkina Faso, l’expérience a de beaux jours et risque de se diversifier, le fondement motivationnel résidant dans une ouverture au gain collectif plus qu’à un gain systématique par exemple sous forme de commission dans l’adhésion au groupe. Les adhésions sont modérées, mais pas payées. Les modérateurs sont eux-mêmes des vendeurs et leur gain vient essentiel de ce que eux-mêmes arrivent à vendre.
      Les transactions sont physiques…Mais ce n’est pas l’unique cas de commerce en ligne qui se fait physiquement…la plus grosse vitrine de vente en France est le “Bon coin” où presque toutes les transactions sont physiques…De même, en Roumanie, le concurrent le plus sérieux d’Ebay jusqu’en 2010 était une boutique…où les transactions au final se faisaient physiquement…
      Ce jumelage entre le virtuel et le physique est quelque chose que nos “boutiques en lignes”, bien au fond de leur tombeau, n’ont pas souvent exploré parce que subjugués par les Ebay et Amazon…qui ont pourtant intégré un moment cette dualité virtuelle-physique.
      Bref, je pense que c’est une expérience qui mérite qu’on s’y attarde et qu’on l’analyse encore.

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