Faire a plusieurs est indubitablement mieux que de faire tout seul. Consternant ! C’est tout ce que je peux dire en refaisant le tour d’horizon de ces projets qui ont émergé dans la moitié des années 2000 en Afrique. Centres multimédias ultramodernes, offres de formation de pointe, cabinets d’expertise « in », blogs de diverses natures, agences de communication, etc. Je pense que nous avons tous connu ces projets qui aujourd’hui n’existent plus et à la base de ce vide, des épaules lassés par des projets beaucoup trop lourds.
Je suis revenu vers certains de ces promoteurs. Et après avoir écouté toutes les explications où les mettaient en exergue beaucoup de facteurs et de paramètres, j’ai pu me rendre compte que l’échec de ces projets n’était pas une fatalité. En fait, dans bien des cas, le fait que le projet repose sur une seule épaule aura été le nuage qui a brouillé toutes les pistes alors qu’ils auraient pu faire a plusieurs.
Faire seul au lieu de faire a plusieurs : chemin d’échec a moyen terme
En analysant les discours qui justifient les échecs, on découvre des raisons réelles et des raisons factices. Mais en fait, le pilotage seul du navire comme seul maître à bord aura rendu les raisons de l’échec effectives.
Je discutais encore avec la très pertinente Maelys à propos d’un de ces excellents blogueurs. En fait, je l’avais connu bien des années avant et il était plutôt avant-gardiste. Hier, j’étais sur ses traces. Tout l’excellent travail de blogging est abandonné, mais le gars n’a pas perdu de sa valeur…Ce n’était pas notre propos. Le propos était simplement qu’un projet qu’il portait presque seul…est entré dans les oubliettes.
Nous avons beaucoup de projets en tant qu’individus et cela est normal. Mais tout le monde ne peut pas être celui qui est propriétaire de la chose réalisée. Parfois d’ailleurs, le meilleur moyen de réaliser quelque chose, c’est simplement de participer à sa réalisation.
Mais le drame des projets africains est que personne ne veut être dans la participation…tout le monde veut être celui qui est à la tête…et du coup, la plupart finissent par s’essouffler parce qu’ils n’ont personne pour participer avec eux…vu que eux-mêmes ne participent pas aux choses des autres. Pourtant il faut savoir s’associer.
Nous allons continuer à accuser avec des arguments pertinents les autres. Leur incapacité à entrer dans la vision, leur incompétence, leur trop grande demande, leur impatience…Mais dans bien des cas, le problème est simple. Nous ne sommes prêts à ne participer à rien…et les autres sont exactement comme nous.

Pourtant, faire a plusieurs aurait fait la différence
Au lieu d’ouvrir un nouveau blog, on aurait simplement pu s’associer à un blog déjà existant sur la même thématique. Au lieu d’ouvrir tout seul un nouveau centre multimédia, on aurait pu même racheter en qui était en faillite. L’equipe, le reseau est toujours la cle de voûte d’une idée comme l’explique cet article de business builder.
La force des projets qui marchent est qu’ils ne se font jamais tout seul. Les gens ne se positionnent pas pour être la tête en tout. Ils se positionnent dans des dynamiques dans lesquelles ils savent que forcément, ils vont trouver leur intérêt. Regardez les best practise en cours en Afrique : Way-C, Njorku et les best start-ups africaine…c’est tous des projets de génies auxquels se sont associés d’autres génies qui auraient pu lancer les leurs…mais qui ont compris qu’il vaut mieux travailler ensemble.
La faiblesse des nôtres est que nous faisons seul…ce que nous pouvons faire associés. Et ce qui marche quand on est dans une association, boite parfois quand on est tout seul. Tant que nous serons des super-héros aux idées géniales qui ne peuvent pas se mettre sous les projets des autres…on est bien partis pour laisser en permanence derrière nous des vestiges de belles idées qui ne peuvent survivre aux épreuves où l’être ensemble est la réponse.
4 commentaires
Un article complémentaire sur le sujet :
https://psychorganisons.com/2011/06/21/savoir-conjuguer-lassociation/
Bonne lecture
Merci pour cet éclairage !
Je partage effectivement cette analyse. ça montre un manque d’interdépendance chez les porteurs de projets. Cela est peut-être dû au fait que les africains sont tant impressionnés par les succès réalisés sur d’autres continents; succès en général couronnant un seul individu; le Leader. Quand les esprits seront mûrs suite aux différentes chutes face à l’adversité, l’on saura comprendre l’importance d’associer les autres.
Merci Sidy pour feedback.
Et bienvenue dans l’univers du blog. J’espère revenir bientôt pour trouver quelques articles.
Salutations
très vrai ce constat. selon moi participer ou contribuer est un enseignement qui manque encore à beaucoup.
moi par exemple je tombe sur ton blog et je le trouve excellent. tes billet transportent des informations
qui peuvent être utile a plus d’un donc ma réaction première c’est de partager dans les réseaux sociaux.
une autre personne pourrait passer sur ton blog , le trouver interessant et stop .
l’idée de partager ne lui vient pas . peut être ne connait-il pas cet autre fonction des réseaux sociaux?
autre chose : n’oublions pas aussi que les grands projets emergent des personnes qui ont bcp vécus et bcp expérimentés dans cette vie cad voyager , rencontrer d’autres cultures, étudié à l’étranger etc … or il yen a combien comme ca?
beaucoup n’ont pas d’éducation et donc ne trouvent pas utile d’investir ou de contribuer a certaines idées ou à certains projets .
Enfin je dirais que les moyens dont on (l’africain) dispose pour faire la publicité d’un projet est souvent très moindre.
c’est souvent que les gens ne savent pas que tel projet existe et par conséquent toi le fondateur tu ne recois pas le soutien expecté.