Femmes et carrières, gérer les environnements stéréotypés

Femmes et carrières

Je vais revenir dans cet article sur l’analyse des interactions autour de la carrière d’Aimée pour aborder la question des femmes et carrières. Il faut commencer par lire l’histoire d’Aimée pour avoir le background de ces analyses. J’examine au travers donc de cette histoire, quelques-uns des clichés et stéréotypes qui se tiennent sur le chemin des carrières féminines. Et particulièrement quand elles sont ambitieuses. Je cible surtout les jeunes femmes en ascension professionnelle ou qui désirent le devenir.

La première halte que je vais faire est qu’Aimée est avant tout une jeune femme hautement compétente. Elle est diplômée, avec une bonne expérience dans des environnements de haut niveau. Elle possède donc un background plutôt solide. C’est à mon avis ici que se trouve le premier hic que les femmes qualifiées rencontrent…l’aveuglement complet sur leur background. Il y’a souvent une perception qui intègre plusieurs autres éléments et qui élude le background, justifiant ainsi les élucubrations que la société porte autour d’elles. L’intelligence professionnelle d’Aimée, c’est de rester sur son background.

Femmes et carrières : Compétence…un point c’est tout

Et c’est aussi l’erreur de plusieurs jeunes femmes que j’ai souvent rencontrées. Elles se mettent sur le chemin de la perception masculine, en tendant de justifier qu’elles sont compétentes, mais aussi des femmes. Elles essayent de faire voir dans la carte ‘compétence’, la carte ‘femme’…Aucune femme n’a besoin de justifier qu’elle est femme et compétente. Aucune femme n’a donc besoin de venir jouer sur le terrain de sa féminité dans un environnement professionnel. Elle est professionnelle et c’est tout.

Les autres questions sont affaire personnelle et personne n’a le droit de l’induire à se comporter de manière à féminiser sa compétence ou à donner un caractère plus féminin a sa compétence.

Rester sur sa compétence, c’est se focaliser sur les résultats professionnels plutôt que sur les attentes sociales. Pendant le diner professionnel, vous n’avez pas à vous occuper du service parce que vous êtes femmes et que les autres attendent de vous que vous le fassiez en tant que femme. Vous n’êtes pas venue dans cet environnement professionnel pour jouer les femmes à l’occasion d’évènements sociaux. Vous êtes venue pour faire des résultats et personne n’a le droit d’attendre de vous autre chose que cela.

Il faut donc rester focalisee là-dessus et faites ensuite ce que vous voulez lors des évènements sociaux. Mais ne vous mettez pas en situation de répondre aux attentes non professionnelles sur le terrain de ce que vous êtes une femme et c’est normal que vous fassiez cela. Ce n’est pas le cas. Si vous voulez faire de la cuisine dans un évènement social, c’est votre liberté de choisir. Mais rendez clair dans votre environnement de travail que vous êtes la parce que vous êtes compétente et pas parce que vous êtes une bonne cuisinière.

Pas de négociation sur le respect

La seconde halte que je fais dans l’histoire d’Aimée est la gestion des interactions avec ses collègues. Et ici, la première remarque est qu’Aimée ferme la porte a tout égard de comportement. La plupart des fois, hommes et femmes ont tendance à ‘tester’ les femmes professionnelles. Par des blagues anodines, des remarques déplacées, des insinuations diverses. L’intelligence d’Aimée, c’est de tout de suite couper court à ce genre de dérives. Le respect doit être de fait la règle d’or. Et si l’on se retrouve dans un environnement ou des goujats n’en font pas une évidence, il est impératif de les rappeler tout de suite a l’ordre.

Il n’y a aucune raison d’avoir peur d’être taxée de méchante, de parvenue, d’autoritaire, d’orgueilleuse. Ni même de tous les autres noms d’oiseaux que l’on donne aux femmes qui ont de la personnalité sous nos tropicaux cieux. Il est fondamental de garder sa dignité. Dans le monde professionnel, notamment de haut niveau, la réputation est essentielle. Poser les limites permet de sauvegarder sur le long terme une réputation de professionnelle.

Je note aussi dans la réaction d’Aimée, une intelligence à ne pas répondre aux bassesses par de la bassesse. Certaines femmes tombent vite dans le piège de céder aux humeurs et a l’émotivité. Le milieu professionnel n’est pas le cadre pour exprimer ses élans personnels. Si certaines choses sont blessantes, il faut les exprimer ailleurs (et idéalement créer son espace personnel pour les vécus personnels).

Mais il est important de ne pas se retrouver à s’engueuler avec la jeune secrétaire sur ce qu’elle aurait dit sur soi ou pas. Si vous avez de l’ambition professionnelle, donnez votre énergie a ce qui vous tire vers le haut. Et laissez ceux qui ont du temps à perdre avec les détails s’occuper de la couleur désagréable de votre chemise, de l’indécence de votre jean, et des supposes Kâma-Sûtra avec votre patron.

Un brin de lucidité…toujours

Je note enfin qu’il ne faut pas avoir peur d’avoir la bonne réaction quand la situation s’impose. Aimée reste lucide quand l’assistante est sur le point de perdre son emploi et plaide pour ce qui lui semble juste. De même, elle reste claire quand il faut licencier un membre de son équipe. Souvent les femmes sont mises par l’environnement social en situation d’être influencée par ce que les gens ont fait ou ce que les gens vont dire. Rester professionnelle c’est tendre vers ce que l’on croit que l’on doit faire en restant sur des fondements professionnels.

La troisième chose que je note dans la démarche d’Aimée est le sang froid. Notamment pour remettre à leur place des personnes supposées avoir le pouvoir. Le pouvoir est très aléatoire. Vous l’avez aujourd’hui…quelqu’un d’autre l’aura demain. Et quand on est dans une lancée professionnelle de qualité, on est très souvent dans la liste providentielle des potentielles personnes pouvant l’avoir demain.

Il ne sert donc a rien de se mettre sous la coupe de ceux que l’on a une chance de diriger demain. La réaction d’Aimee a l’égard du DG potentiel client est donc bien vue et ajustée. Et de toutes les façons, ces personnes de pouvoir jouent souvent sur le fait que les gens cèdent.

Celles qui ne cèdent pas savent qu’elles ont souvent gagner bien mieux en échange. Et ceci à court, moyen, long ou très long terme. Je note aussi le rappel de la loi. Il est important de rappeler qu’il y’a une base commune aux hommes et aux femmes : C’est la loi. Même si quelquefois son application peut avoir des difficultés, il s’agit d’une ressource que peu de jeunes professionnelles utilisent souvent et qui est pourtant à leur disposition. N’hésitez pas à la faire votre.

Enfin, la dernière chose que je tire pour cet article, est l’intelligence qu’Aimée à de se créer une vie hors du travail. Ayez votre famille, vos amis, vos plaisirs, vos divertissements.

Ayez une vie hors travail qui ne vous oblige pas à subir le besoin de socialisation ou de présence. Mais au contraire, qui vous permette de pouvoir sortir la tête hors de l’eau et de vous garder vous-mêmes, tels que vous vous voulez malgre les pressions professionnelles.

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Paul Armand

Paul Armand

Comments

4 commentaires

  • je suis tout à faire d’accord avec cet écrit “surtout la partie” ou il est dit qu’il faut tout faire pour garder sa dignité”! Pour moi c’est un impératif et si l’on perd cela c’est mort! Je pense également qu’il ne faut en aucun prêter le flan pour certaines supputations ou allégations! ne pas se familiariser avec ton supérieur hiérarchique par exemple. en dernier il est un peu difficile sous nos tropiques de marquer la ligne nette entre sa féminité et sa position. le geste de servir par exemple lors d’un diner ou déjeuner professionnel vient naturellement (du reste pour ma part). Bon Annick Zongo et Bassératou Kindo je vous écoute! Le sujet est intéressant!

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  • Cet article analyse sans fards, sang-froid, mais surtout honnêteté, les enjeux socioprofessionnels dont il est question dans la vie d’une femme.Dites-moi que l’article a été écrit par une femme, et je la féliciterai pour sa clairvoyance; dites-moi que c’est un homme, et je le gratifierai de toute ma reconnaissance.

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