Le mari d’autrui est sucré. C’est le titre d’une chanson à succès d’un artiste Africain. Pour simplement exprimer le fait que les personnes mariées (hommes ou femmes) attirent beaucoup plus que les personnes seules. Vrai ou pas, cela s’observe quand même dans une certaine mesure dans notre société et les faits divers y relatifs ne manquent pas dans la presse. Le rapport avec ce blog ?
Le mari d’autrui est sucré : Esther
Nous allons illustrer comment le mari d’autrui est sucré avec Esther. Esther venait d’avoir son premier job. Grâce à un ami qui connaissait un ami, elle avait été introduite auprès du Directeur Général d’une jeune entreprise d’informatique. Celui-ci après avoir discuté avec elle et en tenant compte de son Master 1 en Sciences Économiques, lui avait proposé de gérer le département administration et finances. Esther n’avait aucune expérience, mais avec l’aide de son patron, elle a commencé rapidement à utiliser le logiciel comptable, celui de gestion des paies, celui de gestion du personnel. Elle a découvert l’univers de la fiscalité et a compris comment fonctionner avec les tracasseries de l’administration publique. Au bout de deux ans, elle était devenue l’une des interlocutrices privilégiées de tous les fournisseurs et partenaires de son entreprise.
Le Directeur Général de l’une des entreprises fournisseur a donc commencé à lui faire des éloges, a solliciter ses avis sur certains sujets et un jour, il lui a balancé : « Le jour où tu veux aller ailleurs, je te prends les yeux fermés et je fais de toi mon Adjointe »…C’était peut-être une de ces phrases lancées à la volée, mais elle s’y est arrêtée…Et si c’était sérieux ?…Elle a fini par accepter l’offre et a présenté sa démission quelques semaines plus tard.
Le mari d’autrui est sucré : Martin
Martin était cadre dans un journal de la place. Il avait auparavant trimé pendant deux ans après avoir perdu son ancien boulot et finalement, une de ses vieilles connaissances qui cherchait un Rédacteur en Chef lui a demandé s’il était disponible et prêt à relever le défi. Martin avait surtout fait des études de droit des affaires, mais il avait une plume non seulement belle, mais surtout rigoureuse. Après quelques séminaires, il s’est lancé. Ses analyses sur l’entreprise étaient jugées puissantes et frappantes. Le patron d’un cabinet dans lequel il avait déposé ses dossiers pendant les deux ans de galère a fini par l’approcher et au fur et à mesure des discussions, il lui a proposé une offre pour le débaucher. Martin a accepté et donc après deux ans dans le journal, il a décidé de passer à autre chose.
Ceci se comprend bien évidemment, puisque c’est en situation de travail qu’on est en général visible. On rencontre les gens, ceux-ci nous observent et se font une certaine idée de nous. En plus, les structures dans lesquelles nous travaillons parlent souvent pour nous. Il va sans dire qu’une personne qui travaille pour les Nations Unies, pour Apple ou pour une compagnie de téléphonie ou une banque internationale a sur lui des à priori qui sont différents de ceux qui s’exercent sur quelqu’un qui travaille par exemple dans une petite structure.
Ce qui se passe donc très souvent est qu’en situation de travail, les offres manquent souvent peu et quelquefois, on est amené à réfléchir. Bien des fois, quand on a besoin de ces offres, elles sont absentes…et subitement, elles se font nombreuses et agressives quand on a déjà un boulot stable.
Il est important de réfléchir par deux fois avant de laisser embarquer par cette drague plutôt particulière.
Pour revenir à nos deux exemples.
Esther est donc entrée dans la nouvelle entreprise. Elle a vite réalisé que le cadre de travail n’était pas le même. Elle n’avait pas les mêmes outils. Et le nouveau patron n’avait pas les mêmes méthodes. Par ailleurs, le poste de directrice Adjointe, elle s’est rendu compte qu’il n’avait aucun contenu. C’était une sorte de caisse de résonance et elle se retrouvait en situation de simple exécutante. Son salaire était légèrement supérieur, mais elle étouffait dans cette ambiance de travail. Esther a finit par démissionner au bout d’un an après de nombreux conflits avec son patron…Elle a passé six mois de galère avant de retourner à sa première boite où elle a perdu de nombreux privilèges et une bonne partie de la confiance de son patron.
Martin quant à lui a cartonné dans le cabinet dans un premier temps. Il était impliqué dans tous les gros dossiers. Il a cependant dû se rendre compte qu’entre ce qu’il écrivait et la réalité, les choses étaient parfois différentes. C’était beaucoup plus difficile de faire passer ses idées auprès d’entreprises en situation réelle. Il a dû se contenter de faire comme tous les autres consultants…L’excellent Martin a disparu pour céder place à un consultant ordinaire…et désormais, personne ne connaît plus Martin en dehors de ceux qu’il côtoie tous les jours. Martin se dit souvent qu’il est parti trop vite et aurait pu mieux préparer sa sortie pour garder une efficacité au-delà de la moyenne. Il envisage de quitter le pays pour aller se perfectionner à l’Etranger.
Quand vous êtes dragués professionnellement à cause de la situation que vous avez, réfléchissez- y par deux fois. Ce que l’on vous miroite est rarement ce que l’on vous donne et le reflet qu’on fait de vous n’est pas forcément celui que vous êtes exactement. Le mari d’autrui est sucré.
Votre mouvement doit être le fruit d’un vrai plan de carrière où ce que vous êtes et le chemin que vous devez suivre doivent être évalués avec rigueur. Les opportunités seront toujours présentes si vous avancez avec cohérence. Saisissez celles qui vous rencontrent et pas celles qui vous tombent sur la tête.
Et quand bien même vous avez décidé de vous lancer dans les bras du nouveau dragueur professionnel, vous êtes en position de prendre un grand nombre de garanties. Prenez-les, rendez tout clair afin de ne pas perdre le moins mauvais pour le pire car le mari d’autrui est sucré.
Aucun commentaire
Excellent !
J’aime beaucoup le parallèle avec les personnes mariées; subtile 🙂
C’est le gout du risque, la tentation, la curiosité de découvrir des horizons nouveaux qui pousse parfois à répondre aux sirènes des dragueurs professionnels.
Bon.. en meme temps il fallait y ajouter un cas quand meme qui finit bien..la tu veux carrwement que le gens signent les contracts du japon ancien …Ou bien?
🙂
On va arriver……