Il est une évidence claire : Le monde change et avec lui, beaucoup de surprises se préparent. En Afrique notamment, j’ai une vision d’un boom d’opportunités, capables de propulser l’Afrique et en première ligne, ceux qui l’auront compris, vers les cimes de succès. La question de comment on s’y prépare est une question déterminante.
En début 2008, une jeune chinoise débarque en Espagne. Elle y est allé contre l’avis de ses parents, elle avait alors 25 ans à peine. Toutes ses économies avaient été mises sur ce projet et à son arrivée à Madrid, il ne lui restait plus que 500 euros. En fin de ses études de commerce international, elle avait perçu que la crise financière allait frapper violemment certains pays et l’Espagne faisait partie de ces pays dont elle imaginait que les effets seraient les plus néfastes. Son projet : proposer aux chefs d’entreprises espagnoles une alternative à la mort certaine de leurs business. Elle était certaine que plusieurs compagnies allaient rester sur le carreau à la faveur de cette crise et elle se disait que si elle avait quelque chose de concret à leur offrir, ces entreprises sauteraient sur l’occasion.
Après quelques semaines, elle a commencé à rencontrer des patrons d’entreprises espagnoles dont la difficulté devenait de plus en plus manifeste : sa proposition ? Accompagner une relocalisation de l’entreprise en Chine en créant des liens avec des hommes d’affaires chinois. Les chefs d’entreprises alors, le feu aux fesses, n’avaient pas le temps de voir la taille du CV de la jeune fille. Elle de son côté, jouant de ses relations à l’université, elle avait aguiché quelques chefs d’entreprises en Chine. Un, deux, trois, le réseau s’est étendu.
En 2012, année où je suis mis au courant de l’affaire, la jeune fille a une centaine de PME qu’elle accompagne. Elle est devenu un des chouchous du milieu d’affaires espagnols et désormais obtenir son accompagnement est devenu difficile parce qu’elle n’est plus facile à rencontrer. Entre temps, elle s’est entourée d’une petite équipe (des chinois) et a la capacité de régler ses problèmes d’un coup de fil. Elle a acheté deux appartements à Madrid (les prix des maisons ont considérablement baissé de ce côté) et s’est réconcilié avec sa famille qui désormais a compris la démarche de la fille. Il me semble d’ailleurs qu’une chaine de reportage a fait une émission sur elle si mes infos sont bonnes.
Ce genre de scénarios devrait pouvoir se multiplier. Mais il n’est accessible qu’à ceux qui peuvent le comprendre.
Et la vérité est que désormais pour certains secteurs, l’Afrique représente le prochain pôle de relocalisation. Malheureusement l’Afrique francophone tarde encore à le comprendre quand au Maghreb et dans certains pays d’Afrique de l’Ouest, cela devient une réalité. Les politiques de « quémander » des investisseurs empêchent le génie de prendre la relève et d’attendre sur place que les « investisseurs » viennent quémander la possibilité d’investir.
Le feu aux fesses est en train de se déclencher plusieurs pays jadis avec le vent en poupe ? Où sont les jeunes loups aux dents longues qui auront de quoi calmer ces douleurs d’ailleurs…avec des PME percutantes, ambitieuses et de haut standing…des PME débarrassées des gestions épicières et fanfaronnes et qui mettant le paquet pour avoir la ressource de qualité.
C’est cela la question.
3 Comments
Très belle histoire qui devrait inspirer chacun de nous.
Mais je pense que l’empressement des chefs d’entreprise espagnol n’est pas du au à la seule crise économique qui sévit en Europe. La croissance remarquable de la Chine et la stabilité politique dont elle jouit en sont également des facteurs qui ont probablement pesé lourd dans la prise de décision de ces chefs d’entreprise. Il me semble dont important de mettre l’accent sur ces aspects, aspects qui jouent gros dans la décision d’une entreprise à délocaliser.
Très belle histoire effectivement.
La chine n’est pas un continent, mais un pays avec une croissance remarquable, une stabilité politique, et surtout une volonté politique de faire de ce grand pays ,une terre d’accueil pour les investisseurs étrangers.
En restant toujours dans ce schéma, serait il possible de convaincre les chefs d’entreprises espagnole à délocaliser leurs entreprises au Congo? Gabon? Togo … ?
La remarque sur la Chine est tout à fait juste et pertinente. Et l’argument sur l’instabilité politique des États africains, surtout d’Afrique francophone n’est pas non plus un paramètre que l’on peut évacuer.
Mais je pense que le problème est posé de la mauvaise manière. La question pour moi n’est pas d’aller chercher à convaincre des “investisseurs étrangers” pour reprendre la formule consacrée. Il s’agit plus de développer des contextes attractifs…par exemple une véritable compétence…on trouvera le moyen de l’utiliser et d’en faire quelque chose quel que soit le contexte…une démarche bien structurée trouvera toujours preneur dans les contextes actuels de la plupart de nos pays.
Je vais être plus concret.
Trouvez un secteur porteur, n’importe lequel. La restauration, la communication, etc. Créez une entreprise ou une démarche qui tienne la route, qui est solide et sérieuse, où votre prioité n’est pas la caisse ou le moyen de n’avoir que vous ou votre nom….faites la réussir…et ensuite, proposer à des Espagnols, des Italiens ou d’autres qui sont dans le même secteur de s’associer à vous…et vous verrez que le raisonnement sur la stabilité de votre pays ne sera pas le plus déterminant. Si vous avez pu réussir et savez vous projeter sur l’avenir dans votre contexte, il n’y a aucune raison pour que d’autres refusent d’envisager le bénéfice qu’ils peuvent en tirer.
Ils ne délocaliseront forcément pas et ce n’est pas l’esprit de mon article…mais ils mettront leurs sous là où ça à des chances de rapporter….même sous des tirs de bombes, tant que l’argent entre…les gens investissent.