La phrase, je la tire d’un amusant commentaire piqué sur le blog de Verone et qui étale encore une fois une petitesse d’esprit particulièrement nuisible au passage au concret. En matière d’idées et d’innovation, il est bon de faire quelques rappels.
Primo, il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Et pour être plus juste techniquement, il faut toujours faire attention à la propriété d’une idée. Bien de choses existent souvent déjà et ne sont pas pensées seulement par nous…bien de choses existent chez plus d’une personne. Le fait donc de voir des idées que nous croyions exclusivement nôtres n’est pas synonyme de récupération, de tricherie ou d’expropriation. Nous sommes “une” parmi toutes ces centaines de personnes entrain d’avoir la même idée parfois au même moment ou qui ont eu l’idée avant nous…ou même qui l’auront après nous.
Secundo, la richesse structurante d’une idée se trouve dans notre capacité à sortir de nous-même. La discussion d’où je tire le titre de ce billet est relative au co-working…un jeune revendique la propriété de l’IDEE d’un projet de co-working…quand on sait que le co-working (j’y reviendrais dans un autre article une autre fois) est un concept qui a fait ses preuves et qui est bien établit, l’on ne peut que sourire de cette naïveté. Mais au-delà, ce qu’elle révèle, c’est l’incapacité à sortir de soi. Quand on a une idée, il faut l’apporter à la lumière du monde pour se rendre compte qu’on n’invente pas l’eau chaude et pour donner une chance à l’idée de devenir autre chose qu’une chose possédée.
Tertio, ceux qui ont de l’avance en idées les réalisent effectivement. Je me souviens toujours de cette célèbre phrase de Mark Zuckenberg lors de son procès sur le supposé plagiat de Facebook : « S’ils avaient inventé Facebook, hé bien ils auraient inventé Facebook ! ». Sec, mais simple.
Enfin, disons que le contexte dans lequel évolue le monde veut qu’on ne soit propriétaire que des idées sur lesquelles on a fait, vérification, puis déclaration et acquisition de propriété intellectuelle ou de brevet quand les idées concernent des choses concrètes…Il revient donc en dehors de ce cadre, à chacun de se battre pour définir des stratégies efficaces, les mettre en œuvre afin de s’en prévaloir. Autrement, nous courrons le risque de nous glorifier de ce que les autres ont fait…et que nous pensons avoir pensé pour eux…quand ce n’était que pour nous même…parce que franchement, nous ne savons rien de comment viennent dans nos propres cerveaux les idées…alors les cerveaux des autres….
6 Comments
Voici un article qui aborde le même sujet et que je viens de trouver sur le net. Je pense qu’il mérite quelque attention.
http://www.guilhembertholet.com/blog/2011/03/09/bouuuhh-on-ma-pique-mon-idee-de-creation-dentreprise/
Bonne lecture.
Bravoooo
Merci Princesse…
J’avais également publié un article sur le sujet.
http://immigrechoisi.com/business-et-entrepreunariat/faut-il-avoir-peur-de-se-faire-voler-son-idee-de-business/1351/
Comme je le dis en conclusion, une idée ne vaut rien tant qu’elle n’existe que dans la tête…ou sur le papier.
Hello,
cet atavisme du “on a piqué mon idée” a un miroir dans “on va me piquer mon idée”. (Suivi par “je vous l’avais bien dit” 1 à 5 ans plus tard, alors qu’on a rien fait pour son idée et qu’on la voit mise en oeuvre par d’autres)
Tout comme Neo ci-dessus, j’avais identifié ceci comme un des mythes de l’entrepreneur débutant dans l’article “Business plan : 5 mythes à éradiquer” (http://business-en-afrique.net/demythifier-le-business-plan/)
Merci Pascal.
Ton article aborde bien à propos cette question…Et oui, il s’agit bel et bien d’un mythe.
Merci pour cette très belle contribution.