Original Ice, ma première rencontre avec l'entreprise

J’étais bien jeune à l’époque, encore au lycée d’ailleurs lorsque pour la première fois, j’ai été confronté à la question de l’organisation. J’avais déjà eu une expérience de leadership de mouvements associatifs, mais cette fois c’était différent. Je me souviens encore de ma discussion avec mon grand frère décédé aujourd’hui. Il avait lancé depuis peu une unité artisanale de production de poudre de cacao. Il avait fait ses études d’architecte en France, mais grâce à son imagination, il était resté scotché à la transformation agro-alimentaire (drôle de mélange). J’étais reparti émerveillé par son projet, mais surtout par le potentiel qu’il me semblait y trouver. Une année plus tard, je le retrouvais, je venais alors d’obtenir mon baccalauréat. Son activité avait pris de l’importance et il était cette fois spécialisé dans la production de glaces à sucer. Il avait toujours à faire même s’il réussissait à dégager du temps pour la famille. Je prenais donc plaisir à rester avec lui pour le voir à l’œuvre, l’écouter et à rêvasser avec lui. Ce sont ces rêves qui allaient m’offrir mon premier job en entreprise puisqu’un jour, il se dit intéressé par mes idées et me proposa de les mettre en œuvre avec lui.

Il avait mis au point un produit que mes papilles gourmandes avait vite appréhendé. Je savais que ce produit devait plaire. Ses premières impressions étaient bonnes puis qu’il le livrait sur trois sites à l’époque et en général, il faisait le plein des ventes. J’avais donc proposé de passer à une phase supérieure, en augmentant les sites de vente. Notre cible principale était les élèves, et donc je pensais qu’il fallait attaquer tous les établissements scolaires de la ville. Les élèves du secondaire étaient les personnes à atteindre. Je proposais donc que soient recruté davantage de vendeurs et que quelques personnels parmi ceux que j’avais trouvé soient dédiés spécialement à la production.

Il y avait une implication sur le matériel de travail parce que mon grand frère les concevait lui-même et il dépendait pour certaines étapes de réalisation de techniciens externes. Mais la perspective que nous pouvions nous lancer dans un gros projet l’avait motivé et il voulait tenter l’expérience. C’est ainsi qu’est né Original Ice, dans l’enthousiasme et le volontarisme.

J’ai donc commencé à m’habiller en veste pour démarcher auprès des responsables d’établissements scolaires le permis de vente dans leur enceinte…j’ai fais imprimer des offres d’emplois et je m’occupais de la sélection des vendeurs….nous avons lancé des campagnes promotionnelles, bref, une machine s’est mise en marche.

Les ventes étaient bonnes et augmentaient légèrement avec l’ajout de nouveaux points de vente. Mais très vite les problèmes techniques allaient nous rattraper. Les techniciens externes avançaient trop lentement quand ils n’étaient simplement pas malhonnêtes. J’ai même rédigé la première plainte de ma vie (et la seule à ce moment) contre l’un d’eux à cette époque. Nous avions un personnel recruté et mis en attente et une production qui n’arrivait pas à les occuper alors même que nous avions investi pour obtenir des autorisations de vente dans plusieurs établissements scolaires. Pour parer aux défaillances des techniciens, nous avons du investir à nouveau et toujours pour des résultats peu probants. Une fois même, en pleine période de hautes ventes, une des machines nous a lâché et sans réfléchir, nous avons investi une bonne partie de nos économies pour en acheter une autre qui nous a lâché quelques jours plus tard. Bref, la technique nous lâchait complètement et nous étions sans cesse entrain de la suivre. Cela était d’autant plus frustrant que les blocages et les problèmes nous venaient essentiellement de l’extérieur. Lorsque les problèmes ont commencé à se calmer, l’année scolaire était fini…

Sur le plan des finances, nous étions également au fond. Lancé sans un vrai budget, l’affaire vivait des réinvestissements systématiques de nos rentrées financières. Nous ré-injections dans l’achat des intrants et de la matière première une bonne partie de nos revenus. Le reste allait aux salaires et aux problèmes. Nous n’avions même pas un compte bancaire qui du reste aurait été vide.

Mais nous étions en plein dans la logique d’entreprise. Sauf que nous faisions avec les moyens de bords. Lorsque nous avons fini par trouver un financier en France (jai rédigé à cette occasion mon premier projet économique), Original Ice était essoufflé…L’argent est venu trop tard et nous l’avons investi dans un nouveau projet d’entreprise sur un autre secteur (le financement était flexible grâce à la personne qui nous servait de caution).

Surréaliste ? Oui, l’évidence est là. Cela n’a rien à avoir avec une entreprise. Je suis sorti de ces premières expériences (Original Ice et NTA qui a suivi ensuite) avec une résolution : j’allais me mettre à apprendre ce que c’est qu’une entreprise et comment elle marche. Heureusement, j’étais inscris en psychologie…les organisations m’attendaient !

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Paul Armand

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